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Maladies et ravageurs de la Tomate

18/01/2023
Association Tomatofifou

Dans cet article on passera en revue les principaux parasites et maladies de la tomate, la manière de les identifier, de prévenir leurs attaques et en dernier recours de soigner la plante atteinte. De manière générale on notera que la tomate est sensible aux  maladies qui se développent par temps humides, qu'il est impératif de pratiquer la rotation des cultures, de cultiver un large choix de variétés, d'élever des plants sains et forts que l'on aura endurci. L'effeuillage et l'ébourgeonnage réguliers assureront une bonne circulation de l'air qui asséchera le feuillage plus rapidement. Eviter les excès d'eau ( un arrosage goutte à goutte étant idéal) et l'excès d'engrais azoté. Employer des semences saines, nettoyer les outils et tuteurs après chaque plantation.

En cas de culture sous tunnel une bonne aération est nécessaire pour la prévention de toute attaque. On verra également qu'il existe beaucoup de remèdes préventifs ou curatifs à base d'extraits végétaux ce qui est une alternative à l'emploi de produits chimiques polluants et néfastes à la vie microbienne du sol.

Index

Les Maladies Cryptogamiques

Alternia

Alterniarose ou brûlure alternarienne: l'agent responsable est l'Alternia solani, champignon pathogène de la famille des Pleosporaceae. Les facteurs favorisants sont la rosée et les gouttelettes provoquées par la condensation. Le champignon se conserve dans le sol sous les débris végétaux sous forme de mycélium et de conidies. Cette maladie peut être transmise par les semences.

Symptômes et dégâts:  la maladie se manifeste par de nombreux symptômes à tous les stades de croissance de la plante. On peut voir apparaître sur les feuilles, en premier celles de la base de la plante, des taches noires circulaires, dans lesquelles sont visibles des cercles concentriques. Ces lésions entraînent à la longue la défoliation de la feuille. Les tiges et les fruits sont également atteints, en premier lieu ce sont les sépales qui se nécrosent puis se sont les calices. Les graines infectées par la maladie peuvent subir une fonte des semis au moment de la germination.

Moyens de lutte: utilisation de variétés résistantes, destruction des fanes des cultures précédentes, rotation culturale, aération dans le cas d'une culture sous tunnel, traitement chimique, fongicides et la lutte biologique à l'aide de l'agent  Bacillus subtilis.

 Anthracnose. Colletotrichum spp.

L'anthracnose, également appellée la maladie du charbon, est due à différents champignons dont Apiognomonia, Colletotrichum, Discula, Gloeosporium, Glomerella, Gnomonia, Pseudopeziza. L’organisme pathogène responsable de l’anthracnose passe l’hiver dans les débris végétaux des plantes, mais il peut également survivre dans le sol pendant une courte période de temps. De nombreuses mauvaises herbes courantes et certaines cultures sont des hôtes asymptomatiques. La maladie peut également se transmettre par les semences.

Symptômes et dégâts: Les lésions présentes sur les feuilles ou les fruits agissent comme inoculum et répandent l’infection. Sur les fruits, les symptômes sont de petites taches rondes, en creux, d’aspect huileux. Les taches grossissent progressivement en formant des anneaux concentriques, pour atteindre 20 mm (3/4 po) de diamètre. Elles noircissent, et leur centre se couvre de petites structures fongiques noires. Les lésions d’anthracnose sur les feuilles passent inaperçues. Les infections peuvent se déclencher n’importe quand, lorsque la température est comprise entre 10 °C et 30 °C (50 – 86 °F). Les foyers s’étendent rapidement durant les périodes prolongées d’humectation des feuilles. Bien que les symptômes ne se manifestent que sur les fruits mûrs, l’infection peut débuter sur les fruits verts. Les traitements de fongicides doivent commencer suffisamment tôt pour empêcher l’infection du fruit lorsqu’il est encore vert. L'évolution plutôt lente des taches et la présence des microsclérotes et des acervules sur ces dernières permettent d'identifier facilement cette mycose.

Moyens de lutte: Pratiquer une rotation d’au moins trois ans, exempte de cultures de la famille solanacées. Éliminer les mauvaises herbes qui peuvent être les hôtes du champignon de l’anthracnose. Utiliser des semences traitées ou exemptes de maladies. Des pulvérisations fongicides au moment optimal sont efficaces pour réduire l’importance des pertes que cette maladie peut engendrer.

Oïdium

Appelée également "maladie du blanc", ce sont des champignons appartenant à la famille des Erysiphacées qui sont responsables de cette maladie. Contrairement à d'autres champignons celui-ci peut proliférer par temps sec. De plus, une large amplitude thermique entre le jour et la nuit constitue un facteur aggravant.

Symptômes et dégâts: apparition de tâches jaunes sur la face supérieure des feuilles et d'un duvet blanc sur la face inférieure. Un jaunissement des feuilles qui se dessèchent et tombent. Les organes jeunes sont en priorité contaminés. Une malnutrition minérale accentue cette maladie. Par contre elle ne se manifeste jamais sur les fruits.

Moyens de lutte: l'utilisation de purin de Prêle, contenant de la silice, ou une infusion d'ail additionnée de lait (celui-ci servant d'adjuvant d'adhérence et aussi d' antifongique), permettent de supprimer l'oïdium tout en préservant l'environnement et la fertilité du sol. Des infusions ou pulvérisations de souffre restent très efficaces pour lutter contre cette maladie. Supprimer les feuilles basales attaquées par la maladie, stimuler la croissance par un apport azoté (purin d'ortie). Dans le cas de cultures sous tunnel, il faut aérer le plus possible pour éviter les excès de chaleur. De façon préventive on peut effectuer une vaporisation d'eau mélangée de lait écrémé (10%) qui aura pour effet d'éradiquer l'oïdium, de plus cette vaporisation renforcerait les défenses immunitaires de la plante.

Mildiou

Appelé également "la peste noire", est du au champignon Phytophthora qui se propage d'autant plus facilement que les conditions atmosphériques sont humides et douces, voire chaudes(15/27°). A noter que la souche responsable de cette maladie varie d'une année sur l'autre.

Symptômes et dégâts: apparition de tâches jaunâtres qui tournent au brun assez rapidement. Sur la face inférieure des feuilles on distingue un duvet blanc grisâtre d'où des spores s'extraient. En général les points d'insertion des gourmands, des feuilles et des fruits sont les endroits altérés en premier. Les feuilles sont les premières atteintes, ensuite les tiges et pour terminer, les fruits. 

Moyens de lutte: la prévention reste le moyen de lutte le plus efficace.En effet une fois que la maladie est diagnostiquée le plant infecté est quasiment perdu. Il faut planter des pieds que vous aurez semé ou élevé vous même en les endurcissant et en fortifiant l'enracinement par des rempotages successifs. Mélanger les variétés (précoces, tardives, résistantes aux maladies, à grand développement ..) la diversité étant un atout pour la non prolifération d'un plant atteint. Eviter les arrosages excessifs, effeuiller et bourgeonner régulièrement afin de faciliter la circulation d'air entre les plants. Le paillage est également un bon moyen d'atténuer l'humidité; un arrosage goutte à goutte vous permettra d'arroser sans mouiller les feuilles. En préventif, l'emploi d'un cocktail maison d'extraits de végétaux (fougère/prêle/consoude/ortie) aura pour effet de fortifier la plante d'ou une meilleur résistance aux attaques. On peut également pratiquer une vaporisation de bicarbonate de soude, associé à du savon noir pour une meilleure accroche sur le feuillage. L'extrait fermenté de Bardane (utiliser des feuilles sèches) dilué à 20% en pulvérisation, répétée à 3 reprises à 10 jours d' intervalle est également très efficace. L'emploi de bouillie bordelaise très usitée autrefois est déconseillée car cette solution est polluante à terme (métaux lourds). En effet le cuivre qui la compose ne se décompose pas dans le sol et est même nuisible pour la vie des micro-organismes du sol.

Botytris

Appelé également "pourriture grise", est un champignon ascomycète de la famille des Sclerotiniaceae. C'est une maladie aérienne surtout observée en culture sous abri. Les facteurs favorables à son développement sont une hygrométrie excessive et une forte densité de plantation ce qui favorise la germination des spores de ce champignon. Les à-coups climatiques ou de fertilisation sont également des vecteurs favorables. C'est également un parasite de blessure.

Symptômes et dégâts:  Les principaux symptômes la moisissure grise sont des tâches spectrales sur le fruit et, parfois, la pourriture de ce dernier. Ces tâches se présentent sous forme d’auréoles pâles ou d’anneaux avec un petit point brun noir au centre. Le champignon forme une sporulation grise et duveteuse sur les feuilles, les tiges, les fleurs fanées ou les fruits. L’infection apparaît d’abord sur les feuilles qui sont en contact avec le sol, ou sur les feuilles et les fleurs abîmées. L’infection peut ceinturer complètement les tiges atteintes. Des conditions d'humidité élevée qui se prolongent sont favorables à la moisissure grise. Le champignon peut être présent durant toute la saison, mais ses principaux symptômes se manifestent pendant la mise à fruits. Il est peu courant, sauf au cours des saisons très humides, et ne cause généralement pas de graves dommages.

Moyens de lutte: éviter les terrains infectés, les apports excessifs d'azote et les excès d'eau et d'humidité. Elimer les plants malades planter des variétés résistantes. Eviter les blessures des tissus lors des tailles et ébourgeonnages.

Les Maladies Bactériennes

Chancre bactérien

Cette maladie est causée par la bactérie Clavibacter michiganensis. Le chancre bactérien peut faire suite à une infection primaire (systémique) ou à une infection secondaire (foliaire) et se manifeste par un éventail de symptômes.

Les infections primaires sont attribuables à des semences infectées ou à l’invasion par les bactéries des tissus vasculaires des plantules. Les symptômes, qui ne se manifestent parfois que plusieurs semaines après l’infection, commencent par le flétrissement des feuilles inférieures qui s’enroulent vers le bas. En général, le flétrissement gagne progressivement en hauteur, à moins que le point d’infection ne se situe dans le haut du plant. Il est fréquent que les feuilles ou le plant ne soient flétris que sur un côté de la feuille ou plante. Il arrive que les plants s’effondrent et meurent, surtout si l’infection survient dans les premiers stades de croissance. En général, les plants survivent, mais sont rabougris et présentent une partie ou l’ensemble des symptômes décrits ci-dessus, selon l’environnement et le stade de croissance.

Les infections se propagent par les éclaboussures d’eau, la pluie poussée par le vent et l’eau en fines gouttelettes ou en aérosol accompagnant les épisodes de pluie intense. La période critique se situe de la levée à la récolte. La propagation de la maladie est favorisée par un temps chaud et humide, avec des températures de 24 à 32 °C

Symptômes et dégats: Les feuilles de tomate qui sont infectées par l’organisme responsable du chancre bactérien ont des pourtours noirs caractéristiques, sans autres taches sur le limbe, si ce n’est, parfois, un liséré jaune étroit entre les pourtours nécrosés et les tissus sains. Coupées longitudinalement, les tiges infectées peuvent présenter une coloration brun pâle surtout perceptible aux nœuds et juste au-dessus du collet. Au fur et à mesure que la maladie progresse, la teinte devient brun rougeâtre. L’extérieur de la tige peut se couvrir de stries de couleur claire. Ces stries peuvent foncer et former des chancres en s’ouvrant. Quand les infections sont sévères, un suintement jaune peut exsuder des tiges lorsqu’on les presse après les avoir coupées.

Sur les fruits peuvent apparaître des taches ocellées relativement petites. Ces taches ont un centre brun pâle et sont ordinairement entourées d’une auréole blanche d’aspect huileux (de 3 - 6 mm de diamètre). Dans le cas des lésions causées par le chancre bactérien, l’auréole blanche reste normalement visible sur le fruit mûr, tandis que dans le cas de la tache bactérienne, l’auréole disparaît avec le temps. Le chancre bactérien peut aussi entraîner le noircissement des tissus vasculaires à l’intérieur du fruit. Celui-ci est parfois ponctué de taches noires le long de ses faisceaux vasculaires, sous le calice. Les bactéries responsables du chancre bactérien peuvent proliférer dans les faisceaux vasculaires à l’intérieur du fruit et se propager jusqu’aux graines. Il s’ensuit des stries jaunâtres visibles depuis la tige jusqu’aux graines et des infections internes des graines.

Moyens de lutte: il n'existe pas de de traitement curatif efficace, seuls les traitements préventifs permettent de limiter l'apparition ou l'extension de la maladie. Utilisation de semences saines, désinfection de serres, élimination des plants infectés, rotation des cultures. Choix de variétés résistantes et favoriser la diversité dans le choix des variétés.

Moucheture de la Tomate

La moucheture bactérienne est causée par Pseudomonas syringae pv. tomato. Cette bactérie produit un certain nombre de composés qui favorisent l’infection et puisent des éléments nutritifs dans le plant de tomate. L’un de ces composés est la coronatine, une toxine spécifique des végétaux qui est responsable de l’auréole jaune entourant les lésions foliaires et du rabougrissement des plantules. La moucheture bactérienne affectionne un temps plus frais, soit 18 à  24 °C. Elle est favorisée par des précipitations abondantes et une humidité relative élevée. La multiplication des organismes est inhibée lorsque les températures moyennes durant le jour sont supérieures à 21 °C

Symptômes et dégâts: sur le feuillage, apparition de taches noires au contour irrégulier entourées d 'un halo jaunâtre. Ces tâches peuvent se rejoindre et former une plage nécrotique brun sombre. Les folioles se désséchent et tombent. Si l'attaque est précoce elle provoquera une coulure importante des fleurs. Seuls les fruits verts de moins de 3 cm de diamètre sont sensibles aux infections par l’agent responsable de la moucheture bactérienne. Sur le fruit, la maladie se manifeste par l’apparition de petites taches noires (de moins de 1- 3 mm ), légèrement surélevées et souvent cernées d’une fine auréole allant du vert au jaune. Les lésions, habituellement superficielles, peuvent être détachées avec l’ongle. Une fois que les fruits sont rouges, ils ne sont plus vulnérables aux infections, car ils sont alors dépourvus de soies. Celles-ci, en se brisant, offrent en effet une porte d’entrée aux bactéries. Sur les fruits déjà infectés, des lésions noires apparaissent après le mûrissement.

Moyens de lutte: il n'y a pas de traitement curatif. Il faudra effectuer un traitement préventif avec du cuivre, privilégier la rotation des cultures (tous les 2ans), désinfecter les tuteurs, éviter les excès d'eau et  les apports excessifs d'azote. Des expériences ont montré que si l’on parvient à repousser le déclenchement d’une maladie bactérienne après le gros de la nouaison, la culture sera très peu affectée. Une fois que les parties aériennes sont entièrement développées, une incidence faible d’une maladie bactérienne sur le feuillage sera tolérée.

Gale Bactérienne  ou tâche bactérienne

Cette maladie est causée par la bactérie Xanthomonas campestris, celle-ci peut produire des lésions sur toutes les parties aériennes du plant (feuilles, tiges, fleurs et fruits). Il est difficile, en se fiant uniquement aux signes visibles de la maladie, de distinguer avec certitude la tache bactérienne de la moucheture bactérienne, surtout dans ses premières manifestations. La principale source d’inoculum serait les semences et les résidus de culture infectés. Tout comme l’agent responsable de la moucheture bactérienne, l’inoculum peut aussi être présent sur les repousses de tomate et sur les surfaces contaminées (machinerie, clayettes, structures des serres, outils). La propagation des bactéries est surtout imputable aux éclaboussures d’eau, aux gouttelettes de pluie poussées par le vent, ou aux brouillards accompagnant des épisodes de pluie.

Symptômes et dégâts: les symptômes sont sensiblement les mêmes  que ceux décrits pour la Moucheture de la tomate. La tache bactérienne se manifeste d’abord par des petites lésions graisseuses et translucides apparaissant au hasard sur les folioles en provoquant des tâches noires circulaires de 3 à 5 mm parfois auréolées d'un halo jaune. Les feuilles infectées peuvent paraître roussies. Quand les taches sont nombreuses, le feuillage jaunit et finit par mourir, ce qui entraîne la défoliation de la partie inférieure du plant. L’infection initiale se produit uniquement sur les fruits verts. C’est que la maladie se transmettrait par les soies des fruits, que ces derniers n’ont plus une fois à maturité. La maladie apparaît sur le fruit sous la forme de petites taches en relief allant du brun foncé au noir. Ces taches sont parfois entourées d’une auréole blanche qui les fait ressembler aux taches ocellées (en forme d’œil) caractéristiques du chancre bactérien. À mesure que le fruit vieillit, les auréoles blanches disparaissent. Les lésions de la tache bactérienne s’étendent jusqu’à 4 à 6 mm de diamètre. Elles brunissent, prennent un aspect huileux et se couvrent parfois de croûtes. Ces lésions peuvent être comparées aux dégâts occasionnés par des grêlons.

Moyens de lutte: comme pour  les autres bactérioses il est très difficile de la contrôler une fois que le maladie est déclarée; il faut agir préventivement comme pour les autres maladies bactériennes.

Moelle noire

Cette maladie est causée par la bactérie Pseudomonas corrugata

Symptômes et dégats: les plantes atteintes présentent des tâches sombres sur tiges, pétioles et pédoncules. Une coupe longitudinale de la tige montre une moelle noire remplie de vacuoles, elle peut également s'évider et se rétracter pour former plusieurs cavités. Les vaisseaux demeurent intacts contrairement à ce qui se passe dans le cas d'une maladie vasculaire.

Moyens de lutte: idem que pour les autres maladies bactériennes.

Viroses (TYLCV)

Tomato Yellow Leaf Curl Virus ou maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate. Maladie virale provoquée par des virus Begomovirus; elle se transmet exclusivement par l'aleurode Bemisia tabaci communément appelée Mouche Blanche. Elle pond des oeufs qui sont insérés dans les tissus par un pédicelle qui permet les échanges d'eau avec la feuille. Les larves se trouvent sur la face inférieure des feuilles.

Symptômes et dégats: ralentissement de la croissance, jaunissement des pétioles. Nombreuses petites tâches chlorotiques sur la face inférieure des feuilles. La larve aspire la sève et secrète un miellat qui favorise l'apparition de fumagine (composée de plusieurs champignons saprocytes) ce qui altère les fonctions physiologiques des plantes.

Moyens de lutte: éliminer les plants infectés. Éliminer les sources primaires (œufs) et secondaires (larves) du virus. Bien désherber les abords des plants (adventices et pantes abandonnées sont des refuges pour l'aleurodes). Mise en place de panneaux jaunes englués qui serviront de pièges et indiqueront la présence de l'aleurode. Emploi du prédateur de Bemisia tabaci : Macrolophus caliginosus. En culture bio on peut employer des remèdes insecticides, pour lutter contre la mouche blanche, comme une macération de feuilles fraîches de Rue (80 g/l d'eau à diluer à 20%) en vaporisation et/ou une décoction de feuille de consoude.

Nématodes

Les Nématodes ou vers ronds constituent un embranchement des vers non segmentés. Ils sont recouverts d'une épaisse cuticule, ils possèdent un tube digestif complet c'est à dire une bouche et un anus. Ils réduisent la capacité des plantes à absorber les nutriments et l'eau nécessaire à leur croissance. Ils préfèrent les sols secs et légers ainsi que les températures élevées (entre 17 et 27°), leurs larves sont facilement tuées par le gel, le problème n'est habituellement important qu'en culture en serre et les zones peu touchées par le gel.

Symptômes et dégats: apparition de galles ou des nodosités sur racines des plants attaqués. La tige se rabougrit, les feuilles jaunissent, puis la plante dépérit.

Moyens de lutte: du fait de leur grande résistance et de leur variabilité physiologique il est très difficile de les combattre. Eviter les sols infectés, l'emploi de nématicides bien qu' efficaces restent très polluants et néfastes pour la vie microbienne du sol. Employer des variétés résistantes ou des porte-greffes résistants. Depuis peu des études sont développées sur des champignons "prédateurs" qui piègent et capturent les nématodes et s'en nourrissent: des champignons nématophages à spores adhésives qui se collent sur le corps de la nématode et des champignons "ovicides" qui eux ont la propriété de tuer les œufs des Nématodes.

Insectes et Ravageurs

Acariens

Ils font partis de l'embranchement des arthropodes et appartiennent à la classe des arachnides. Tetranychus urticae est l'acarien le plus courant sur la culture de la tomate. Appelé aussi "tétranique tisserand" à cause des toiles qu'il forme sur les plantes; il peut être  responsable de dégâts importants et fulgurants.

Symptômes et dégâts: minuscules tâches chlorotiques plus ou moins dispersées sur le limbe des folioles. Ce dernier jaunit progressivement et prend une teinte terne. Lors d'attaque sévère certaines feuilles peuvent jaunir, flétrir et se dessécher. Sur le fruit, la peau devient subérifiée et présente des craquelure.

Moyens de lutte: éviter assoiffement de la plante par une irrigation régulière, assurer un bon binage afin d'éliminer les plantes hôtes. En culture bio et de manière préventive on emploie des remèdes répulsifs à base de décoction de prêle ou de macération de feuilles d'orties, vaporisation à effectuer de manière régulière. En curatif on utilise  une décoction d'ail (70 g/l d'eau, à diluer à 30%, traiter 3 fois à 3 jours d'intervalle) .

les Noctuelles

Plusieurs espèces de lépidoptères de la famille des Noctuidae portent le nom vernaculaire de Noctuelle sous leur forme imago (papillon). Ce sont en principe des papillons de nuit. Bon nombre de ces espèces sont des ravageurs sous leur forme chenille.

-Noctuelle de la tomate ou Armigère

Helicoverpa armigera est appelée également papillon de nuit. C'est à l'état de larve qu'elles occasionnent le plus de dégâts. Elle est active la nuit le matin de bonne heure et en début de soirée, elle se dissimule dans la couche superficielle du sol. C'est l'une des espèces les plus polyphages parmi les ravageurs. 

Symptômes et dégâts: les jeunes chenilles dévorent le collet et entraînent la mort de la plante. Sur le fruit, les larves creuses des galeries qui évoluent en pourriture, puis une chute prématurée des fruits attaqués.

Moyens de lutte: installer des pièges à phéromones, utiliser des auxiliaires, Bacillus thuringiensis (micro organismes) 

-Fausse-arpenteuse du chou - Trichoplusia ni

Les adultes de la fausse-arpenteuse sont des papillons nocturnes tachetés d’un brun grisâtre. Leurs ailes antérieures sont ornées d’un motif argenté caractéristique en forme de « 8 », et une petite touffe de poils se dresse à l’arrière de la tête. Les ailes déployées atteignent 3,8 cm. Les œufs sont très petits, ronds et d’un blanc verdâtre et se présentent par petits groupes sur la bordure inférieure des feuilles. Les larves de la fausse-arpenteuse du chou sont vert pâle et marquées d’une bande blanche de chaque côté du corps ainsi que deux lignes discrètes au milieu du dos. Puisque leurs pattes sont situées à l’avant et à l’arrière du corps, elles se déplacent d’une manière très caractéristique en formant des boucles. Les larves de la fausse-arpenteuse mesurent environ 4 cm long. Au stade pupal, elles sont d’abord vert pâle à l’intérieur d’un cocon lâche et deviennent plus foncées avec le temps. Sa période d’activité débute, d’habitude qu’après la mi-juillet.

Symptômes et dégâts: la fausse-arpenteuse s’attaque au feuillage des plants de tomates, qu’elle déchiquète de manière irrégulière. Elle s’attaque rarement au fruit, mais elle peut y pénétrer si ce dernier a déjà été percé par d’autres insectes. La fausse-arpenteuse peut fixer son cocon à la tomate. Les plants de tomates peuvent tolérer une défoliation de l’ordre de 25 % par la fausse-arpenteuse, sans perte de rendement significative.

-Vers-gris noirs - Agrotis ipsilon

Les larves ont un corps mou et plat et s’enroulent sur elles-mêmes quand on les dérange. Les vers-gris hâtifs s’attaquent aux plantules, d’ordinaire en les sectionnant au niveau du sol ou au-dessous. Un seul vers-gris peut détruire plusieurs plantules.
Le ver-gris noir est d’une couleur uniforme qui va du gris au noir et a un aspect huileux. Les vers-gris s’en prennent surtout aux légumes qui viennent de lever, en début de saison, et aux plantes encore jeunes. Les adultes sont attirées par la végétation dense pour pondent leurs œufs. Sitôt l’éclosion, les larves commencent à manger. Les vers-gris noirs sont donc plus fréquents dans les champs ayant une couverture verte au début du printemps, avant le labour de printemps. La période critique correspond à l’époque de la saison où les plants repiqués sont jeunes et de petite taille.

-Vers gris panaché - Peridroma saucia

Les larves du ver-gris panaché ont un corps mou et plat et s’enroulent sur elles- mêmes quand on les dérange. Le ver-gris panaché apparaît plus tard dans la saison et s’en prend au feuillage des tomates. Les perforations effectuées par les vers-gris sur le feuillage sont éparpillées, surtout au pourtour des feuilles. Les vers-gris peuvent se contenter de percer légèrement le fruit en surface ou y faire des trous en profondeur. Des micro-organismes secondaires peuvent alors envahir les fruits ainsi abîmés. Sa période d’activité commence en juillet. Les vers se nourrissent surtout la nuit. Durant la journée, on les retrouve parfois enroulés dans les fruits abîmés ou dans le sol autour du plant. On les observe aussi à l’occasion le jour sur le plant lui-même, lorsque le feuillage est très abondant.

Sphinx de la tomate ou sphinx du tabac

Manduca quinquemaculata (sphinx de la tomate) dont la larve est une grosse chenille verte et lisse. Elles mesure 8 cm de long en fin de développement et de chaque coté du corps on observera 7( sphinx du tabac) ou 8  (sphinx de la tomate) marques en V. Son extrémité postérieure est prolongée par une "corne" proéminente. Ces larves sont présentes de la mi été jusqu' à la fin de l'été.

Symptômes et dégâts: les chenilles dévorent les feuilles, les tiges et les fruits.

Moyens de lutte: il est rare qu'on ait à recourir à des mesures de lutte pour combattre ce ravageur.

Désordres Physiologiques

Nécrose apicale

La nécrose apicale (ou Blossom end Rot) est associée à 99% à des fluctuations dans l'apport d'eau à la plante sinon à une carence calcique et une charge fruitière importante. Elle peut être plus marquée en présence de taux d'azote élevés et lorsque la croissance est rapide. Le problème peut venir d'une mauvaise assimilation des nutriments par les micro-organismes. Les 2 et 3 ième bouquets sont souvent les plus touchés par cette anomalie.

Symptômes et dégâts: une zone aqueuse, de petite taille, ou d'un brun pâle apparaît à l’extrémité apicale du fruit lorsque ce dernier est encore vert ou qu'il est en train de mûrir. La lésion grossit rapidement devient ocre et prend une texture parcheminée. Des champignons secondaires peuvent coloniser les tissus abîmés. La lésion devient aussi une porte d'entrée pour des organismes de la pourriture molle.

Moyens de lutte: apport d'engrais azoté à base de nitrates et de calcium (poudre d'os voire de lait tout simplement). Irrigation régulière, ébourgeonnage et effeuillage à temps. Améliorer la texture du sol par un apport d'une ou deux poignées de sable au pied des tomates pour augmenter la granulométrie du sol afin de le drainer et l’aérer facilitant ainsi l'assimilation des nutriments par les micro organismes. Stimuler cette vie microbienne par un apport d'extrait fermenté (ortie, consoude). Il est recommandé d’éviter le travail du sol en profondeur, lequel peut sectionner les racines et réduire l'absorption de l’eau. Un programme d'irrigation approprié permettra de régulariser la circulation de l’eau et du calcium dans la plante. À noter que certaines variétés de tomates sont plus vulnérables que d’autres à la nécrose apicale.

  

Bouffissure ou Tomate creuse

Symptômes et dégâts: le fruit prend une forme triangulaire ou cordiforme. Une coupe transversale révèle la présence de loges vides, présentant peu de graines, la chair est moins épaisse. La bouffissure risque d’apparaître surtout à des températures supérieures à 35°C (95°F) ou inférieures à 13°C. La bouffissure est liée à une mauvaise pollinisation et peut être causée par des températures extrêmes, un apport nutritionnel inadéquat, des fluctuations extrêmes dans l’humidité du sol et des facteurs génétiques.

 Moyens de lutte: fertilisation d 'engrais potassique (extrait de consoude), par contre éviter tout apport d'engrais azoté. Irrigation régulière.

 

Fentes de croissance, fendillements, éclatement

On trouve les fentes de croissance à l'extrémité du pédoncule d’où elles se propagent de manière concentrique. Les fentes peuvent apparaître chez le fruit mature encore vert jusqu’au stade où il atteint la pleine maturité, selon la variété de tomates. La sensibilité des tomates aux fentes de croissance varie selon le cultivar. 

Symptômes et dégâts: au cours du grossissement du fruit, on observe des gerçures au niveau du collet qui peuvent évoluer, si les conditions deviennent favorable, en éclatement circulaire ou radial. Les fentes de croissance peuvent être causées par des perturbations dans le rythme de croissance ou des variations dans les conditions d'humidité et de la température.

 Moyens de lutte: éviter les à-coups de culture: irrigation régulière, fertilisation rationnelle, aération pour les cultures sous tunnel. Favorisé les variétés résistantes.

Blotchy-ripening ou défauts de coloration

Collet jaune: La partie supérieure du fruit ne mûrit pas bien. La chair sur le collet demeure verte ou vire au jaune. Il arrive aussi que seul un anneau de tissus (en forme d’œil) soit touché autour de la cicatrice pédonculaire. La sensibilité à ces désordres dépend en partie des variétés. On croit aussi que les concentrations de potassium et de magnésium dans le sol pourraient avoir un rôle à jouer dans l’apparition de ce trouble. Ce dernier se manifeste bien avant le mûrissement du fruit et les zones touchées ne mûriront pas même si la récolte est retardée.

Chair blanche: Bien qu’à l’extérieur, la tomate soit rouge, la chair des fruits atteints est blanche et dure au collet et parfois vers l’intérieur du fruit. On croit que ce trouble est une variante du collet jaune.

Mûrissement en plaque: Le fruit présente des marbrures vertes, jaunes et rouges. À l’intérieur du fruit, de grandes plaques de chair dures, grisâtres à jaunâtres, ne parviennent pas à mûrir. Lorsqu’on coupe la tomate, on peut voir des bandes brunes de tissu vasculaire. Ces symptômes sont également désignés sous le nom de « taches immatures ». Des infections virales peuvent aussi provoquer des symptômes similaires. Une carence en bore ou en potassium, un excès d’azote, l’humidité élevée, les variations de température, les sols très humides ou compactés peuvent être à l’origine du mûrissement en plaque.

Moyens de lutte: éviter l'excès d'azote, l'excès d'eau, pratiquer un bon effeuillage et ébourgeonnage surtout pour les variétés à forte densité de feuillage.

Face de chat et cicatrice longitudinale

Ces désordres sont tous deux reliés aux conditions environnementales durant le développement de la fleur ou la pollinisation. La « face de chat » s’observe habituellement sur les premières tomates des variétés à gros fruits. Des températures inférieures à 15 °C durant la floraison sont propices à l’apparition de ces défauts. Des concentrations élevées d’azote et une taille excessive peuvent aussi déclencher ces symptômes.

L’apparition d’une cicatrice longitudinale est associée à un problème de pollinisation, lorsque celle-ci survient à des températures extrêmes ou sous des conditions d’humidité élevée. La cicatrice fait penser à une fermeture éclair et comporte en fait une série de fines cicatrices linéaires qui s’étendent, tout le long ou en partie, de l’extrémité du pédoncule du fruit jusqu’à l’extrémité apicale. Des orifices apparaissent parfois dans le fruit le long de la cicatrice.

Enroulement foliaire

L’enroulement foliaire chez la tomate se produit habituellement par temps chaud et sec ou lorsque le sol devient gorgé d'eau. Des dommages aux racines peuvent aussi provoquer l'enroulement des feuilles. Leurs extrémités s’enroulent vers le haut et vers l’intérieur et leur texture devient fibreuse. 

Certains cultivars sont prédisposés à l’enroulement foliaire qui semble en fait être un mécanisme pour conserver l’humidité et qui se manifeste de façon permanente. Ce défaut ne semble pas compromettre le rendement des plants de tomates.

Insolation

L’insolation peut affecter les feuilles, les tiges et les fruits. Un fruit qui est soudainement exposé au soleil, à la suite d'une défoliation du plant, surtout par temps chaud et humide, peut présenter des signes d'insolation. Les tissus atteints sont affaissés et sont d’un brun pâle à blanc. Les fruits peuvent être envahis par des organismes secondaires qui risquent de les faire pourrir. En début de saison, les jeunes pousses et les tiges peuvent aussi être endommagées.

L’exposition à un ensoleillement intense peut aussi augmenter la température à l’intérieur du fruit au point où il ne réussira pas à rougir. Dans ce cas, les tissus exposés au soleil jaunissent.

Coulure

Les fleurs des plants de tomates se fanent et virent au brun ou la tige florale et le calice jaunissent et la fleur tombe. Les petits fruits peuvent également tomber du plant. La coulure ou chute des fleurs peut être causée par divers types de stress, comme des températures supérieures à 32 °C ou inférieures à 10 °C, une humidité relative élevée, des vents violents, une carence nutritionnelle, la maladie ou des dommages attribuables aux insectes.
Certaines variétés sont moins vulnérables que d’autres à la coulure ou aux excès de température.

Un livre essentiel à se procurer pour approfondir le sujet: Les maladies de la tomate de Dominique Blancard

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Commentaires:

  1. C'est un sujet fascinant, je ne savais pas que certaines abeilles pouvaient vibrer pour polliniser les fleurs, j'ai vu de belles vidéos montrant ce phénomène sur youtube https://www.youtube.com/watch?v=7MILt82Y5ig maintenant il ne reste plus qu'à faire cela chez moi je vais peut-être construire un hôtel à insectes et le placer près de mes tomates.

  2. je fais une recherche sur les acides aminés nécessaire et en corolaire les vitamines pour la tomate ne subisse pas de carence lors de son développement
    je reçois comme information les nécessaires oligo éléments et leur Impact en d'as de carence.
    donc pas de réponse
    Désolé

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